PARTENAIRE DU MILLESIME

DOMAINE DE TREVALLON, Alpilles

A quelques pas de Saint-Rémy-de-Provence, sur le versant nord des Alpilles se situe le Domaine de Trévallon, sur la commune de Saint-Etienne-du-Grès.

Trévallon, c’est avant tout l’histoire passionnante d’un homme libre, allergique au compromis et qui a cru, souvent seul contre tous, au formidable potentiel viticole de ces collines arides et rocailleuses du Nord des Alpilles. Cet homme, c’est Eloi Dürrbach, fondateur de ce domaine unique, devenu en 40 ans une véritable légende en Provence.

Fils d’un célèbre couple d’artistes, Eloi se destinait à devenir architecte. Mais très vite, il comprend que ce métier ne lui permettra pas d’assouvir pleinement sa soif de liberté. Natif de Cavalaire, Eloi sait que la Provence coule dans ses veines. Il décide alors de se lancer dans un pari fou : faire du vin, dans ces terres familiales achetées par ses parents dans les Alpilles, des terres totalement sauvages, extrêmement rocailleuses, où blocs de calcaires et marnes bleues se sont accumulés au fil de l’érosion du massif, où rien ne pousse à part le thym sauvage et quelques autres petites plantes de garrigue…

1973 est le point de départ d’une période de travaux titanesques pour intégrer la vigne dans ce paysage grandiose mais hostile : des années passées à casser les rochers à la masse, à modifier la pente de la colline afin de littéralement sculpter des petites parcelles qui accueilleront les vignes au cœur des bois et de trois vallons (trevallon, en provençal).

En se promenant dans la garrigue, son père confiait déjà à Eloi que cette terre ferait du bon vin...

Autodidacte, dégustateur hors-pair et grand lecteur, c’est ainsi dans les livres qu’Eloi a trouvé quelques clés de ce qui a fait son originalité et son succès. Il avait découvert que le cabernet sauvignon était très présent en Provence avant la crise du Phylloxera. C’est donc tout naturellement qu’il décide d’en planter pour l’associer à la traditionnelle syrah. Les deux cépages associés au terroir calcaire du domaine donnent le style unique de Trévallon. L’unique cuvée en rouge du Domaine de Trévallon est un grand vin de garde qui mêle finesse, complexité et gourmandise.

Pour créer son vin blanc au début des années 1990, Eloi Dürrbach avait choisi de marier la roussanne et la marsanne, des cépages rhodaniens, au chardonnay…donnant ainsi un vin blanc riche, élégant et doté d’une grande fraîcheur pour le secteur.

Au moment de la création de l'AOC Baux de Provence en 1993, Trévallon s'est vu déclassé en Vin de Pays : trop de cabernet sauvignon, limité à 20% de l'assemblage dans la nouvelle appellation ! Le fait que Trévallon soit aujourd'hui un "simple" IGP Alpilles a sans doute contribué au mythe de ce grand de Provence, qui n'a aucun besoin d'AOP pour être reconnu à l'international comme un des meilleurs vins de France, en rouge comme en blanc, avec une capacité de garde impressionnante.

Tout comme les vignes, les oliviers sont cultivés sans engrais chimique ni produit de synthèse. Les olives sont récoltées à la main sur les 800 pieds du Domaine puis sont pressées dans la journée. Trois mois plus tard, l’huile de Trévallon révèlera ses saveurs intactes de fruits aux notes herbacées et une légère amertume.

Les étiquettes de Trévallon, différentes chaque année, vous les connaissez certainement. Elles sont l’œuvre de René Dürrbach, le père d’Eloi, disparu en 1999 à l’âge de 89 ans. Peintre et sculpteur, il fût l’ami de nombreux peintres dont Fernand Léger, Robert Delaunay et Pablo Picasso. En 1996, Eloi avait confié à son père "50 affiches et il s’est mis à dessiner dessus, selon son inspiration avec des crayons de couleurs ».

Eloi Dürrbach est décédé brutalement en novembre 2021, c’était un des vignerons les plus célèbres et respectés non seulement en France, mais partout sur la planète Vin. Bien sûr, depuis quelques années, il avait commencé à prendre du recul, passant progressivement le flambeau à ses enfants, Ostiane et Antoine. Aujourd’hui, charge à eux de faire vivre et prolonger la légende de Trévallon.