a goutte de froid qui s’est installée sur l’Hexagone a eu raison de certains vignobles. Dans le Var, les dégâts sont très marqués. « C’est très grave » s’alarme Eric Paul, président de l’IGP du Var. Le vignoble a subi des températures négatives dans la nuit du 24 au 25 mars et du 25 au 26 mars, « chez moi j’ai enregistré -5,7°C la première nuit et -5,1°C la deuxième nuit. On s’attend encore à un gel la nuit prochaine » déplore Eric Paul qui précise que les températures négatives ont glacé le vignoble durant de longues heures : « de 23 h à 7 h du matin". Le président relève que les dégâts se sont produits dans tout le département, « ce qui est inédit ». Ainsi que ce soit à l’intérieur des terres ou en bordure maritime, la morsure du gel se voit dans les vignes. Mais, impossible, pour l’instant, d’estimer les dégâts. Si la vigne avait une dizaine de jours d’avance, il y a de nombreuses vignes où il est impossible de connaitre les conséquences à l’intérieur du bourgeon.
« On n’avait pas besoin de ça » se désole Jean-Claude Pellegrin, président de l’IGP Pays des Bouches-du-Rhône. Dans son département, tous les vignobles sont touchés mais de façon hétérogène. « La zone autour d’Arles est touchée à 100 %, celle du Centre et d’Aix varie entre 20 et 40 % tandis que les vignobles au pied de la Sainte-Victoire sont très fortement touchés mais nous ne savons pas encore à quelle intensité » rapporte le président. Le vignoble a lui aussi connu deux nuits de températures négatives avec des températures entre 1,5°C et 3 °C et même de la neige dans la nuit du 25 au 26 mars.
Plus largement en Vallée du Rhône, le gel a fait des ravages. « Particulièrement dans les secteurs d’IGP implantés en zones profondes et humides » observe Philippe Pellaton, président des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages, tout en précisant que certaines vignes AOC ont souffert. En toute première estimation, Philippe Pellaton table sur une perte d’environ 30 % sur le vignoble rhodanien ; une prévision qui devra évidemment confirmer au fur et à mesure du développement de la végétation.
Autre département touché : le Gard a connu également des températures négatives. « Dans la plaine autour de Nîmes, tous les cépages dont la végétation étaient avancées sont touchés » déplore Bernard Angelras, président de l’IFV. Ce dernier rapport des températures de -4°C au sol, -1,5°C à un mètre au-dessus du sol. Il est encore tout pour évaluer les dégâts notamment chacun s’interroge sur les dégâts dans le bourgeon. Dans le Nord du département, où la neige est tombée, « les chardonnays, les grenaches, les merlots et les viogniers ont grillé » rapport Gérard Bancillon. Les températures sont tombées à -3°C touchant une étendue du vignoble plus vaste que celle touchée par le gel l’an dernier.
La situation est donc préoccupante pour tous ces vignobles. Jean-Claude Pellegrin lâche : « on a vraiment une année de m... ». Année d’autant plus dure qu’une nouvelle vague de froid s’annonce pour la semaine prochaine.